La restauration sous haute tension

2012 a été une année noire pour tous les segments de la restauration commerciale française. La crise risque de s’inscrire dans la durée, selon une étude de NPD Group, spécialisé dans les études statistiques internationales marketing, qui révèle une baisse de la fréquentation de 2 % par rapport à 2011. Soit une perte de 114 millions de « visites » ramenant le total à environ 5,1 milliards (*source : Les Echos du 26 mars). En berne Désignée comme celle qui résistait le mieux à la crise, la restauration rapide est à son tour touchée par la sinistrose. Aujourd’hui, le repli de la fréquentation est net puisque la baisse s’élève à 2,2 %. La restauration rapide accuse une perte de 77 millions de visites mais conserve néanmoins une part de marché « fréquentation » de 67%. L’effet report de la restauration à table vers la restauration rapide, observé en 2009 et 2010, est éludé par un retour en force de la « gamelle ». En effet, les convives se rabattent sur la restauration collective. Le recul de la fréquentation touche aussi la restauration à table (-2 %). NPD Group a recensé 1,7 milliard de visites au total. Un record de baisse qui n’avait jamais été atteint depuis cinq ans ! Une chose est sûre : l’activité a été touchée de plein fouet mais la dépense moyenne par visite a compensé les pertes du secteur. L’érosion totale des dépenses se chiffre à 0,3 % soit 36 milliards d’euros, dont 16 milliards pour la restauration rapide (- 0,2 %) et 20 milliards pour la restauration à table (- 0,4 %). Donne inégale Néanmoins, au niveau des pays voisins, sur le marché de la restauration commerciale l’Allemagne et le Royaume-Uni tirent leur épingle du jeu. Le total des dépenses secteur restauration rapide et à table confondus bénéficie d’une hausse respective de 2,4 % (46 milliards d’euros) et de 0,7 % (47 milliards d’euros), liée à l’augmentation de la dépense moyenne allemande (+ 3,4 %) alors que la fréquentation est en baisse (- 1 %). Le Royaume-Uni est surtout tiré par la restauration rapide qui cumule + 1 % côté fréquentation et de + 1,2 % pour la dépense moyenne. La tendance en Espagne est négative en volume comme en valeur. Situation française inquiétante Le panel CREST de NPD Group révèle une baisse de 2% en 2012 par rapport à 2011 de la fréquentation en restauration commerciale. La dépense moyenne par visite a augmenté de 1,7%, et compense en partie le recul de fréquentation. Les dépenses totales en restauration sont donc stabilisées (-0,3%). La situation de crise, selon NPD, est plus forte encore que celle observée en 2009. Christine Tartanson, directrice de la division Foodservice de NPD Group, interviewée par Les Echos indique que « (…) la province, qui avait résisté en 2009, est encore plus affectée que l’Ile-de-France, en particulier les régions fortement touristiques du Sud-Ouest et du Sud-Est qui enregistrent respectivement un déclin de 6% et 5 % des visites en 2012, comparé à l’année précédente. ». La restauration à table demeure la plus durablement touchée par le ralentissement économique avec un recul des visites de 2% en 2012. Ce circuit a ainsi perdu 72 millions de visites depuis le début de la crise en 2009. Les Français ont surtout réduit leur consommation de boissons chaudes et de desserts. Seule tendance positive pour 2013 dans ce tableau sombre : les seniors continuent de soutenir le marché et de sortir en restauration à table comme rapide. La contribution de cette clientèle devient plus importante et représente désormais 19% des visites en restauration commerciale (1 client sur 5).

Source : LE CHEF magazine . www.lechef.com 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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