Les produits frais bientôt signalés dans les menus

Fernand Siré, député UMP, a fait adopter un amendement au projet de loi renforçant la protection de l’information du consommateur visant à rendre obligatoire la mention de l’usage de produits frais au restaurant.

Lundi 3 octobre, lors de la discussion à l’Assemblée nationale du projet de loi renforçant les droits, la protection et l’information du consommateur, le député UMP des Pyrénées-Orientales Fernand Siré a fait adopter un amendement rendant obligatoire l’affichage sur les cartes des restaurants des conditions d’élaboration des plats.

Pour justifier ce texte, Fernand Siré a fait valoir « que les consommateurs sont désormais de plus en plus soucieux de la qualité de leur alimentation et souhaitent en particulier disposer d’une information claire leur permettant de savoir si les plats qui leurs sont proposés dans les établissements de restauration ont été ou non confectionnés dans l’établissement et s’ils sont basés sur des produits frais. » Outre, l’information des consommateurs, cette mention « permettra également de valoriser la cuisine faite sur place et le travail des restaurateurs qui s’attachent à maintenir la grande exigence de la gastronomie française ».

Si une telle mesure a été accueillie favorablement au sein de l’Assemblée, Daniel Fasquelle (député UMP du Pas-de-Calais) a toutefois souhaité élargir le champ d’application de cette mesure, initialement réservée aux seules entreprises qui exploitent un fonds de commerce de restauration, « aux personnes ou entreprises qui transforment ou distribuent des produits alimentaires dans le cadre d’une activité de restauration, permanente ou occasionnelle. »

Un dispositif novateur

Si Frédéric Lefebvre, secrétaire d’État au Tourisme se déclare favorable à un tel dispositif, qu’il qualifie d’extrêmement novateur, il souhaite cependant organiser au préalable une réunion de concertation avec les professionnels, afin de définir avec eux le dispositif à mettre en oeuvre. Un arrêté ministériel viendrait alors en définir concrètement les modalités d’application.

Roland Héguy, président confédéral de l’Umih, déplore le manque de concertation sur ce texte. « Je retiens que le ministre s’est engagé à une concertation et l’Umih y participera activement », ajoute-t-il. En outre, il invite l’auteur de l’amendement, Fernand Siré, à venir en discuter au congrès annuel de l’Umih, en novembre à Saint-Malo (35).

Pour le Synhorcat, il était primordial d’éviter toute distorsion de concurrence entre les professionnels exerçant une activité de restauration. Didier Chenet, président du syndicat, se félicite que son organisation ait été entendue et précise que le Synhorcat continuera de travailler sur ce dossier en participant, dans les prochaines semaines, à la définition de ces modalités d’information avec le cabinet du secrétaire d’État au Tourisme.

En revanche, cette mesure a été accueillie avec beaucoup plus d’enthousiasme par Claude Izard, président des Cuisineries gourmandes qui déclare : « Voilà une mesure qui va permettre de rendre la restauration limpide vis-à-vis du consommateur, fini les professionnels qui cachent la vérité des produits. Le consommateur saura et pourra faire le choix. Cette mesure n’est pas faite pour faire disparaître les formes de restauration qui utilisent ces produits, mais pour rendre la concurrence plus juste. Le mot ‘boulangerie’ n’a pas retiré les ‘points chauds’, bien au contraire ! Cette révolution permettra un bond en avant de la qualité dans les restaurants, mais elle permettra aussi une meilleure formation professionnelle et un bond en avant de l’attrait pour notre métier. Au final, le consommateur sera gagnant. »
Source : journal de l’Hôtellerie par Pascale Carbillet

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